A l’aube du royaume de Belgique, les grands établissements industriels sont encore l’exception. La révolution industrielle s’étale sur tout un siècle.
Elle va imprégner la société d’un nouvel esprit, d’une nouvelle mentalité et d’une nouvelle vision du monde.
Avec l’apparition des premières entreprises mécanisées (de 1798 à 1834), le recours aux machines s’intensifie. La société tourne le dos au vieux monde. Les manufactures se multiplient et le travail à domicile dans les campagnes va progressivement disparaître.
Les nouvelles technologies et leur exploitation vont asseoir une nouvelle classe d’entrepreneurs. La généralisation du mode de production fait surgir une nouvelle forme de conditions de travail et de vie : le prolétariat.
La révolution industrielle va de pair avec l’évolution du monde financier. Bruxelles, capitale politique, devient aussi un pôle financier qui entretient des liens étroits avec l’industrie. La Société générale y est créée en 1822 et la Banque de Belgique, en 1835. Elles investiront massivement dans les charbonnages, la métallurgie, dans le zinc, le verre et la filature du lin.
C’est la naissance du capitalisme qui ne cesse de croître et de se consolider… La transition vers ce système se termine en 1848.
La société s’articule alors autour de pôles industriels (le textile, les mines et la métallurgie) et régionaux (Gand, Verviers, Liège, Mons et Charleroi).
Le jeune Etat belge investit dans les infrastructures de base : routes, canaux et surtout chemins de fer. La circulation des marchandises est dopée. La croissance économique n’a jamais été aussi rapide. La Wallonie occupe la tête du peloton des régions industrielles, juste derrière l’Angleterre.