Lundi 1 mai 2023
1er mai 2023 : justice sociale, résistance syndicale
Le 1er mai, c’est la journée internationale de lutte pour les droits des travailleuses et travailleurs. Une lutte que tant de militantes et militants ont payée de leur vie. Des luttes et une histoire qu’il est indispensable de rappeler à l’heure où, à droite, certains tentent de s’accaparer le symbole du 1er mai pour véhiculer leurs discours d’exclusion et de haine.
Pour ce 1er mai 2023, Jean-François Tamellini revient sur les origines de cette journée et fait le lien avec les combats d’aujourd’hui.
Le 1er mai, c’est la journée internationale de lutte pour les droits des travailleuses et travailleurs. C’est important de rappeler l’histoire et les valeurs qui sont derrière la commémoration du 1er mai… À l’heure où certains essayent de se l’accaparer…
L’origine du 1er mai, c’est 1886. Une année très symbolique pour le monde du travail. Puisque cette année-là, aux Etats-Unis à Chicago, en Belgique à Roux, et ailleurs dans le monde, des travailleurs et des syndicalistes sont tués en manifestant pour la journée des 8 heures.
C’est ça l’essence du 1er mai. Des hommes et des femmes qui ont donné leur vie pour que nous puissions travailler dans des conditions dignes. Rien d’autre !
Quand les libéraux tentent de s’approprier le 1er mai, ils insultent la mémoire de nos camarades. Ils méprisent toutes celles et tous ceux qui se battent pour améliorer les conditions de travail et qui luttent chaque jour pour une meilleure répartition des richesses.
La droite réclame des réformes. Réforme des pensions. Réforme du marché du travail. Réforme des finances publiques. Réforme de l’index… Mais quand vous analysez leurs réformes, vous vous rendez compte qu’elles creusent toutes les inégalités.
Des pensionnés qui se serrent la ceinture pendant que certains s’en mettent plein les poches. Plus de flexibilité au niveau des conditions de travail alors que l’on manque d’emplois. Toujours plus de coupes dans les services publics alors que nos services publics permettent de réduire les inégalités. Ou encore toucher à l’index pour soi-disant répondre à l’inflation…
Toucher à l’index pour lutter contre l’inflation, quelle arnaque !
Mais ça illustre parfaitement la façon dont la droite fonctionne. S’attaquer aux droits des travailleurs et travailleuses pour essayer de faire oublier la vraie origine du problème et protéger le capital.
Le problème de l’inflation, ce n’est pas l’indexation automatique des salaires. Le problème de l’inflation, c’est la spéculation !
Au déclenchement de la guerre en Ukraine, à la bourse de Chicago qui gère les transactions sur les matières agricoles, on a constaté une augmentation phénoménale des ordres passés en bourse : 26 millions d’opérations supplémentaires par rapport au volume habituel de transactions. Simplement parce que des spéculateurs ont senti le coup et ont fait grimper artificiellement le cours du blé et des autres céréales.
Conséquence de cette spéculation : une augmentation des prix de 30 à 40% dans nos caddies.
Le problème n’est pas l’indexation des salaires. Le problème de l’inflation, c’est la spéculation !
Et ce sont les libéraux qui refusent qu’on s’attaque à la spéculation !
En fait, ceux qui bloquent systématiquement les réformes essentielles, les réformes qui permettraient d’améliorer la vie des gens plutôt que de creuser toujours plus d’inégalités, c’est la droite ! La réforme des réformes, celle qui nous permettra d’améliorer la situation des pensionnés, des travailleurs et des travailleuses, des services publics, des femmes… en réduisant les inégalités, et sans nuire à l’économie… C’est la droite qui la bloque !
Cette réforme des réformes, c’est la réforme fiscale évidemment ! Une fiscalité plus juste.
La fraude et l’évasion fiscale dans ce pays, ça représente 1.000€ par seconde ! 86 millions par jour ! 30 milliards tous les ans !
Rien qu’en s’attaquant à cela, ce qui ne nuit pas à l’économie puisque ces capitaux filent de toutes façons à l’étranger, on améliore la vie des gens en réduisant les inégalités.
Un juge bien connu rappelait récemment que si des partis ont décidé il y a quelques années de supprimer le secrétariat d’Etat à la lutte contre la fraude, c’est parce que ces partis ne veulent pas s’attaquer à la fraude fiscale. Et il a raison ! Les partis de droite préfèrent s’attaquer aux sans-papiers, aux sans-emplois et aux malades plutôt qu’aux fraudeurs fiscaux qui s’en mettent plein les poches !
Les réformes de droite ne font que creuser les inégalités. Faible avec les forts, fort avec les faibles, voilà le seul et unique programme du Mouvement réformateur pour plus d’inégalités !
La FGTB défend des réformes. Mais uniquement si ces réformes réduisent les inégalités et améliorent la vie des gens. À commencer par une réforme fiscale juste.
Le travail est taxé en moyenne à 35% pendant que les plus-values financières sont taxées à 0% ! En 2021, sur les 66 milliards de dividendes distribués aux actionnaires, 52 milliards ont été taxés à 0%… Oui on peut soulager la fiscalité sur le travail en faisant contribuer le capital, sans toucher aux services publics !
Globaliser les revenus, augmenter la progressivité de l’impôt, lutter efficacement contre la fraude et l’évasion fiscale, ça augmente le bien-être social, ça nous permet de répondre à nos défis climatiques, le tout sans nuire à l’économie. Voilà l’équilibre indispensable que nous défendons. Voilà la lutte du 1er mai, et de tous les autres jours, de notre génération !
Comme de tout temps, la droite multiplie les attaques contre les progressistes qui luttent contre les inégalités.
La droite, par essence, s’attaque à tout qui constitue un frein à la maximisation de leurs profits. Les syndicats et les mutuelles sont évidemment en première ligne pour les en empêcher, tout comme les mouvements de gauche qui osent lutter pour une meilleure répartition des richesses.
Lorsque la FGTB défend le renforcement des services publics et de la sécurité sociale, en empêchant les spéculateurs privés de s’accaparer nos cotisations sociales et nos impôts, la droite enrage. Lorsque Solidaris monte au créneau pour dénoncer les profits indécents des entreprises pharma, les partis de droite deviennent fou !
Impossible évidemment de ne pas évoquer le combat des travailleuses et travailleurs de Delhaize. Un groupe qui a fait fortune grâce aux consommateurs que nous sommes et surtout grâce aux travailleurs et travailleuses qui ont fait tourner les magasins, même en plein crise du covid. Et qui n’ont aujourd’hui comme seule reconnaissance que d’être jetés comme de vulgaires produits soldés.
Ce conflit est aussi emblématique des attaques patronales de plus en plus dures contre les libertés syndicales. Si on les laisse faire, ils vont continuer à instrumentaliser la justice, la police et les huissiers au seul profit de leurs intérêts. Harceler les délégués, les travailleuses et travailleurs, leur envoyer les huissiers, leur envoyer les autopompes sur les piquets, contourner les législations sociales, écraser les travailleuses et travailleurs, casser le droit de grève… Ils n’ont aucune limite.
Les objectifs patronaux sont clairement affichés: maximiser encore et toujours leurs profits et se débarrasser des syndicats.
Lorsque les patrons et le MR s’attaquent aux syndicats et aux mutuelles, c’est pour mieux protéger le camp des exploiteurs. Peu importe si le creusement des inégalités fait monter la colère… et ramène l’extrême droite. Parce que de tout temps, et le 1er mai est aussi l’occasion de le rappeler, c’est le creusement des inégalités qui ramène cette peste brune qu’est l’extrême droite.
La FGTB wallonne a répondu présente et sera toujours présente à chaque fois que les fachos essayeront de se réunir pour répandre leur poison. Nous sommes et resterons toujours anti fascistes!
Mais ce n’est qu’en s’attaquant aux origines du problème que nous parviendrons à définitivement les vaincre. Et l’origine du problème, c’est le capitalisme.
La FGTB wallonne est antifasciste, anticapitaliste et féministe. Il n’y a aucun choix à faire entre ces combats qui vont de pair.
Les femmes sont les premières victimes du capitalisme, exploitées au travail et dans le foyer. Qu’importe leur culture, leur religion ou leur classe, le patriarcat s’immisce toujours avec violence. Ce sont bien elles qui ont le droit d’être en colère.
Le 1er mai est et restera la fête de toutes celles et tous ceux qui résistent contre l’exploitation et qui luttent pour une société plus juste. Solidarité avec nos Camarades français qui se battent pour leurs retraites ! Solidarité avec nos Camarades qui partout en Europe et ailleurs luttent pour des hausses de salaires équivalentes à l’inflation ! Solidarité avec les travailleuses et travailleurs népalais qui réclament toujours justice, 10 ans après l’effondrement du Rana Plaza et ses 1.130 victimes. Solidarité avec nos Camarades Palestiniens qui luttent chaque jour pour leurs droits ! Solidarité avec notre camarade Dibett Quintana, cette syndicaliste colombienne qui a été enlevée, torturée et violée, dont les enfants ont été menacés et qui continue de se battre pour la justice.
Symbole du combat pour la journée des 8 heures et de notre combat contre le fascisme, le triangle rouge. Ne l’oublions jamais !
Symbole de notre résistance qui ne faiblira pas, notre poing levé !
Bon 1er mai les Camarades !