Mardi 13 mai
Cellules de reconversion : les fake news de la majorité MR/Engagés
Refus d’auditions sur la réforme des Cellules de reconversion : le gouvernement wallon MR/Les Engagés tourne le dos à l’objectivité.
La FGTB wallonne et la CSC demandent d’être reçues devant le Parlement wallon pour exposer les résultats et démontrer l’efficacité des Cellules de reconversion.
Ce mardi 13 mai, la majorité wallonne MR/Les Engagés a refusé la demande d’organiser des auditions dans le cadre de la réforme annoncée des Cellules de reconversion. Cette décision prive les parlementaires, les travailleurs et travailleuses d’un débat transparent et informé, alors même que ces auditions auraient permis d’objectiver l’apport essentiel des Cellules de reconversion dans la remise à l’emploi des travailleuses et travailleurs licenciés.
La majorité s’appuie sur des chiffres erronés et des éléments faussés pour justifier une réforme qui menace un dispositif ayant pourtant fait ses preuves. Le taux de réinsertion de 56,5% avancé par le Ministre est biaisé par des situations exceptionnelles, comme celle de l’entreprise TNT, marquée par un nombre inhabituel de malades de longue durée. En dehors de cette circonstance particulière, le taux de réinsertion en 2024 atteint en réalité 65,87%, et il s’élevait à 75% en 2023, voire 87,2% en incluant les formations. Sur dix ans, la moyenne se situe à 67,3%. Ces résultats concernent majoritairement des travailleuses et travailleurs de plus de 45 ans, souvent sans diplôme secondaire, parfois après 20 ou 30 ans dans la même entreprise. Qui peut appeler cela un échec ?
Derrière l’écran de fumée des statistiques, la majorité prépare le transfert de l’accompagnement des travailleurs licenciés vers des opérateurs privés, alors même que les cellules de reconversion publiques offrent un accompagnement humain, de proximité et de solidarité, salué par tous les acteurs de terrain. Les entreprises d’intérim, quant à elles, multiplient les contrats précaires et abandonnent les plus fragiles, avec des résultats bien inférieurs en matière d’insertion durable.
Nous ne sommes pas opposés à une évolution du dispositif, mais pas au prix de son démantèlement. Nous n’accepterons jamais que cela serve de prétexte pour liquider un modèle qui fonctionne.
Nous demandons à être reçus devant le Parlement wallon pour exposer les vrais chiffres et démontrer l’efficacité des Cellules de reconversion. La Wallonie ne peut pas se permettre de sacrifier un outil qui a permis à des milliers de personnes de rebondir après un licenciement collectif. Non, la Wallonie ne peut se le permettre, surtout face aux licenciements qui se multiplient. Les deux organisations syndicales sont notamment aux côtés des 1.800 travailleuses et travailleurs des CORA qui seront impactées par le licenciement collectif.
Il est capital que les cellules continuent d’être pilotées par les organisations syndicales qui ont construit le dispositif, grâce à des partenariats forts et pérennes. Elles maitrisent les réalités de terrain et les sensibilités humaines.
Pour faire entendre sa voix, le Front commun FGTB-CSC rencontrera les partis PS, Ecolo et PTB lors d’une réunion ce mercredi 14 mai à 11h au Parlement de Wallonie.
Selon Jean-François Tamellini, Secrétaire général de la FGTB wallonne, ce gouvernement va casser la dynamique de l’emploi en Wallonie. Son Ministre de l’Intérim, Pierre-Yves Jeholet, n’a qu’une idée : détruire ce qui fonctionne pour confier aux agences d’Intérim le sort des travailleurs licenciés. Ce que nous demandons, c’est de la transparence, des chiffres objectifs et, surtout, des emplois durables. La Wallonie ne peut pas se permettre de tourner le dos à ses travailleurs et à l’accompagnement humain qui a fait ses preuves.
Pour Daniel Cornesse, Secrétaire Régional à la CSC, il est évident que l’objectif de cette manœuvre politique est de faire de ce projet de reconversion professionnelle une activité lucrative pour le privé, dont l’objectif restera de générer du profit alors que les organisations syndicales s’impliquent pour l’humain d’abord.
La garantie obtenue pour les travailleurs et travailleuses des CORA est une chose, mais une égalité de traitement doit être trouvée pour les prochaines personnes victimes de restructuration.
Nous continuerons à nous battre, aux côtés des travailleuses et travailleurs, pour que l’emploi durable reste une priorité en Wallonie.