JEUDI 22 FÉVRIER 2018
Viré en fin de carrière ? + pauvre et + contrôlé !

Gros plan sur la suppression du Complément d’ancienneté, une mesure scandaleuse de plus à mettre à ajouter au bilan désastreux du gouvernement Michel.

Car cette réforme fait perdre jusqu’à 300€/mois aux travailleurs licenciés en fin de carrière !

Explications…

Quelle était la situation avant 2015 ?
Auparavant, les chômeurs âgés de plus de 55 ans pouvaient, après un an de chômage, bénéficier d’une allocation de chômage majorée s’ils avaient travaillé minimum 20 ans. L’objectif ? Eviter la double peine à des travailleurs licenciés qui avaient cotisé de longues années à la Sécurité sociale et qui subissaient déjà une lourde perte de revenus suite à leur licenciement. Cette allocation majorée s’appelait le Complément d’ancienneté.

Parallèlement, ils pouvaient aussi – à certaines conditions – être dispensés de l’inscription comme demandeur d’emploi. Quoi de plus logique dans une situation de chômage massif où la discrimination à l’embauche touche tout particulièrement les chômeurs qui ont passé le cap des 55 ans ? Cette possibilité portait le nom de Dispense Chômeur âgé.

Sauf que… le gouvernement de Charles Michel est passé par là !
Le 1er janvier 2015, le gouvernement de Charles Michel a supprimé purement et simplement le complément d’ancienneté ! Concrètement, cela signifie que, sauf rares et temporaires exceptions[1], les travailleurs licenciés après le 1er janvier 2014 n’y ont plus droit (rappelons qu’il faut faire la demande du complément après un an de chômage).

Des pertes variant de 60 € à plus de 300 €/mois pour des dizaines de milliers de personnes qui ont pourtant cotisé à la Sécurité sociale durant de longues années… Et qui se retrouvent juste au niveau ou sous le seuil de pauvreté après quelques mois de chômage (voir annexe) !

Même chose pour la dispense chômeur âgé qui a également été supprimée à cette date. Sauf dérogations (elles aussi temporaires[2]), tous les chômeurs doivent rester inscrits au service régional de l’emploi (FOREM, ACTRIS, ADG ou VDAB) jusque 65 ans.

Les 55-60 ans doivent donc, comme tous les demandeurs d’emploi :

être disponibles sur le marché de l’emploi
collaborer à l’accompagnement du service régional de l’emploi
accepter toute offre d’emploi convenable
rechercher activement un emploi (en étant soumis aux contrôles, et donc aux risques de sanctions).
Les 60-65 ans doivent également respecter ces obligations à l’exception de la recherche active d’emploi.

Moins indemnisés et davantage contrôlés : bientôt tous précaires !
Le marché du travail rêvé du gouvernement Michel est simple : des protections sociales faibles, une multiplication des contrôles et un accroissement des sanctions envers les sans emploi, des jobs hyper-flexibles et précaires… Bref, la situation rêvée pour le patronat qui pourra facilement baisser les salaires et conditions de travail de toutes et tous.

Faible avec forts, forts avec les faibles, telle est la devise du MR !

1] En cas de licenciement collectif, carrière longue (35 ans), métier lourd ou inaptitude dans le domaine de la construction. Plus d’informations sur le site de l’ONEM : http://www.onem.be/fr/documentation/feuille-info/t148

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