MARDI 08 MARS 2022
8 mars : journée internationale de lutte pour les droits des femmes

Dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes, la FGTB publie ses constats et revendications. Nous voulons une autre politique, plus juste et équilibrée, qui tienne compte de la situation des femmes sur le marché du travail. C’est pourquoi la FGTB sera en grève le 8 mars. Si vous souhaitez prendre part au mouvement, prenez contact avec votre Centrale FGTB.

La violence, le sexisme et le harcèlement sexuel à l’encontre des femmes sévissent encore tous les jours

Au quotidien, de nombreuses femmes et filles sont confrontées à la violence physique et sexuelle et au harcèlement sexuel, que ce soit à la maison, dans la rue, sur leur lieu de travail ou en ligne. La violence domestique et conjugale est un fléau et le nombre de féminicides reste injustifiable.

Quelle solution ?

Des instruments internationaux existent mais la Belgique reste à la traîne. La Convention d’Istanbul sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique est ratifiée depuis 2016. Mais à ce jour, la Belgique ne respecte toujours pas

l’ensemble des engagements pris. La convention 190 de l’OIT sur la violence au travail doit aussi être ratifiée au plus vite et rendue exécutable à tous les niveaux de pouvoir en Belgique.

Les femmes gagnent 22,7 % de moins que les hommes

Cet écart salarial est calculé pour l’ensemble des travailleurs et travailleuses, quels que soient leur métier, leur secteur ou leur fonction. Que justifie cet écart ? Il s’explique par des positions différentes occupées par les femmes et les hommes sur le marché du travail, mais aussi par l’occupation à temps partiel de nombreuses femmes. Il s’explique aussi par différents mécanismes cachés, préjugés et stéréotypes, qui conduisent à des discriminations fondées sur le sexe.

Quelle solution ?

Toute la société doit être repensée pour permettre aux femmes d’accéder à d’autres fonctions et d’autres métiers. Ceci passe par une attention marquée à la dimension de genre dans l’éducation. Les petites filles doivent pouvoir avoir les mêmes rêves que les petits garçons, et ceci se construit dès l’enfance. Les femmes doivent pouvoir être orientées vers des métiers rémunérateurs. Les hommes doivent pouvoir se permettre de réduire leur temps de travail pour s’occuper des tâches domestiques et de soin à leurs enfants ou à leurs parents.

Les femmes vivent avec une pension moyenne de 1.077 € brut/mois

Des salaires inférieurs mènent inévitablement à des pensions réduites. Si les femmes gagnent moins que les hommes, il n’est pas surprenant que le risque de pauvreté chez les personnes âgées soit plus élevé chez les femmes. Nous avons obtenu que la pension minimum pour une carrière complète soit revalorisée à 1500€ net par mois. Malheureusement, de nombreuses femmes n’en bénéficieront pas puisqu’elles ne peuvent justifier une carrière de 45 ans.

Quelle solution ?

Les pensions des femmes doivent être revalorisées. L’âge de la pension doit être rabaissé à 65 ans et les années de carrière prises en compte pour le calcul de la pension ramenées à 40 ans. Le calcul de la pension devrait également tenir compte des difficultés et discriminations auxquelles les femmes sont confrontées sur le marché du travail.

43% des femmes travaillent à temps partiel. Il s’agit rarement d’un choix délibéré mais cela entraîne pourtant une diminution du salaire, des allocations ou de la pension.

Près de la moitié des femmes travaillent à temps partiel (non choisi) et gagnent un revenu proche, voire en-dessous, du seuil de pauvreté. De tous les emplois à temps partiels, 80% sont occupés par des femmes.

Quelle solution ?

Une réduction collective du temps de travail pour toutes et tous, tous secteurs confondus, avec maintien du salaire et embauches compensatoires, pourraient permettre de résoudre en grande partie le problème de l’inégalité au niveau du régime de travail, du salaire et de la conciliation vie privée et vie professionnelle.

Diminuer le temps de travail des hommes et augmenter celui des femmes permettrait non seulement de lutter contre les nombreuses discriminations sur le marché du travail et permettrait un investissement des pères plus significatif dans la sphère familiale.

Les travailleuses des secteurs essentiels ont maintenu le pays à flot pendant la pandémie au risque de leur propre santé, pour un salaire bien trop faible.

Les travailleurs de première ligne sont surtout des travailleuses, en particulier dans le secteur des soins. Elles travaillent au péril de leur santé et de celle de leurs proches. Les salaires de ces secteurs dits essentiels sont trop faibles et les femmes sont surreprésentées dans les catégories salariales les plus basses.

Quelle solution ?

Les professions essentielles doivent faire l’objet d’une revalorisation salariale, de meilleures conditions de travail et de carrières faisables dans ces secteurs. Le salaire minimum doit être relevé à 14€/h ou 2300€ brut/mois. Pour la FGTB, c’est le minimum pour vivre dignement ! Pourtant, dans les secteurs dits essentiels, la plupart des salaires minimums sectoriels sont en-dessous de ce montant.

La Covid-19 doit être reconnue comme maladie professionnelle dans tous les secteurs. Pas uniquement pour le personnel soignant et les infirmières, mais aussi pour les aides ménagères, le personnel d’entretien, les travailleuses occupées dans la production et dans le commerce alimentaire, les blanchisseries, le secteur de la logistique…

Les femmes cumulent davantage travail et tâches domestiques

Les femmes sont présentes sous tous les fronts et cumulent deux boulots : au travail et à la maison. Une fois leur journée de travail terminée, elles continuent d’assumer, à la maison, une part importante des tâches domestiques.

Quelle solution ?

Nous plaidons pour une répartition égalitaire des tâches domestiques et des soins aux enfants et aux personnes dépendantes. Via une obligation et un nouvel élargissement du congé de naissance pour les pères.

L’accueil de la petite enfance et l’accueil extrascolaire sont également des leviers dans le soutien à la parentalité. D’une part, ils favorisent l’accès à l’emploi, donc aux revenus, des parents et plus particulièrement des mères et, d’autre part, ils permettent d’aider les parents à articuler vie privée et professionnelle. Ces structures doivent être rendues plus accessibles en termes de places disponibles, de coût et d’heures d’ouverture.

Les femmes en âge d’avoir des enfants voient diminuer leurs chances d’être embauchées ou promues. La grossesse et la maternité entravent une carrière.

Selon l’IEFH, 3 travailleuses sur 4 ont déjà été confrontées à au moins une forme de discrimination en raison de leur grossesse ou maternité. Peu de femmes osent faire respecter leurs droits, ayant souvent elles-mêmes intégré les stéréotypes de genre et accepté l’idée que la grossesse et la maternité sont des freins pour leur carrière.

Quelle solution ?

Le congé de paternité représente un instrument qui permet davantage d’égalité parentale au sein du couple. L’égalité parentale allant de pair avec l’égalité professionnelle. Mais un homme sur dix rencontre encore des difficultés pour prendre son congé, dont environ la moitié à cause de l’attitude de l’employeur. Rendre ce congé obligatoire et l’allonger permettrait de soutenir le changement de mentalités et constituerait un réel progrès social.

Le congé parental, qui reste encore majoritairement féminin, doit être mieux promu auprès des pères. Son application doit être étendue à différentes catégories de travailleurs, rendue plus flexible et mieux rémunérée.

Image 8 mars : journée internationale de lutte pour les droits des femmes