Vendredi 20 juin 2025
Plan social climat wallon : un soutien financier direct est indispensable
Le Gouvernement Wallon a validé hier 5 mesures qui constitueront la partie wallonne du Plan Social Climat, en préparation de l’implémentation de l’ETS 2 en 2027. Ce plan vise à soutenir les ménages et les micro-entreprises vulnérables face à la hausse programmée du prix du chauffage et des déplacements.
Un communiqué du Rwade, de la FGTB wallonne, de la CSC wallonne et de Canopea.
En théorie, le plan national doit être rendu à la Commission européenne pour fin juin. Nous nous félicitons que le Gouvernement Wallon respecte ce délai et reconnaisse que cette question importante ne peut attendre. Les mesures proposées, sous réserve d’avoir plus de détails à leur propos (dans leur forme actuelle, il s’agit plutôt de lignes directrices que de mesures), peuvent permettre de soutenir de manière effective une partie des publics vulnérables. La rénovation des logements d’utilité publique et sociaux, en très mauvais état, est notamment indispensable pour permettre aux ménages qui y vivent de se libérer de l’emprise des combustibles fossiles, tout en limitant les factures. En matière de mobilité, les deux mesures retenues visent à favoriser l’accès aux services de mobilité partagée. Ils s’inscrivent dans la logique de compensation des effets de l’ETS2 sur les plus vulnérables à condition que les services proposés soient suffisamment étoffés, flexibles et optimisés pour répondre aux besoins spécifiques de ce public.
Cependant, ces quelques mesures sont très loin d’être suffisantes pour limiter les risques engendrés par le marché du carbone ETS 2. Le Plan Social Climat wallon n’apporte aucune réponse pour toute une série de ménages qui ne peuvent pas encaisser dès aujourd’hui une hausse des prix. Les locataires du marché privé par exemple sont dépendants de leur propriétaire pour réaliser des travaux d’isolation.
Sans action supplémentaire, le Plan social climat belge échouera dans sa mission. Pour éviter cela, l’accord interfédéral (ou « burden sharing ») doit acter un soutien financier ciblé vers les plus précaires, dès l’entrée en vigueur de l’ETS 2. Les différents gouvernements belges doivent aussi impérativement reconnaitre l’insuffisance du financement du Fonds social climat et allouer l’ensemble des revenus de l’ETS 2 à la protection de celles et ceux qui en ont le plus besoin.
Rappelons enfin que la Belgique est mal partie pour atteindre ses objectifs climatiques. La vague de chaleur à laquelle nous faisons déjà face en juin nous rappelle que nous n’avons d’autre choix que de nous détourner des combustibles fossiles en mettant en œuvre sans délai une transition socialement juste. L’outil du marché carbone, seul, ne peut permettre d’atteindre ce but. Il devra s’insérer dans un ensemble de politiques publiques cohérentes et ambitieuses, qui intègrent une vision de long terme.