DIMANCHE 28 NOVEMBRE 2021
STOP aux violences faites aux femmes
Pour la 5e année consécutive, des dizaines d’organisations de la société civile fédérées au sein de la plateforme Mirabal en soutien aux revendications des associations féministes, appelle à une manifestation nationale le 28 novembre à Bruxelles pour pousser les pouvoirs publics à assumer pleinement leurs responsabilités dans la lutte contre les violences faites aux femmes. La FGTB est signataire de l’appel à mobilisation.
Grâce aux mobilisations féministes, les lignes bougent. Mais pas assez vite, pas assez fort, pas pour tout le monde et pas toujours dans la bonne direction pour pouvoir constater une diminution effective des violences qui continuent à bafouer les droits et à détruire les vies de millions de femmes en Belgique et ailleurs. Nous ne pouvons plus attendre !
Partout dans le monde et y compris en Belgique, les mobilisations féministes prennent de l’ampleur : #Metoo, dénonciation des féminicides, manifestations à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes le 25 novembre, grèves féministes internationales du 8 mars, ou encore des mobilisations plus locales comme, récemment, celles contre les violences sexuelles à Ixelles. Grâce à elles, personne ne peut ignorer aujourd’hui l’étendue des violences machistes que toutes les femmes connaissent au cours de leur vie sous des formes multiples : violences conjugales, sexuelles, économiques, psychologiques, institutionnelles, dans la sphère privée comme dans l’espace public. Grâce à ces mobilisations, nous pouvons constater à quel point notre solidarité est notre force !
Si des volontés individuelles s’affichent en faveur d’une évolution des mentalités et des comportements, si certaines mesures ont été concrétisées, les pouvoirs publics prennent encore trop peu d’engagements concrets et structurels pour avancer efficacement vers une diminution effective des violences faites aux femmes. Les associations de terrain constatent en effet en lame de fond une réelle résistance aux changements nécessaires. Une résistance parfois ouverte et frontale, avec une minimisation voire une négation des violences et des dysfonctionnements dénoncés par les femmes depuis des années. Mais aussi une résistance plus sournoise, camouflée derrière un discours condescendant, des aménagements symboliques qui prétendent appuyer nos revendications ainsi qu’un acharnement à imposer une lecture et un traitement « neutralisés » des violences sexuelles et intrafamiliales, comme si les hommes et les femmes en étaient affectés indistinctement alors que les faits et les chiffres démontrent clairement le contraire.
Cette lecture erronée est dangereuse puisqu’en découlent des interventions inadaptées aux réalités et aux besoins, comme le souligne le Conseil de l’Europe qui a déjà rappelé la Belgique à l’ordre sur ce point. Cependant, certain-e-s persistent malgré tout dans ce sens, comme en témoigne par exemple l’esprit du projet de réforme du code pénal en matière d’infractions sexuelles qui contorsionne la réalité pour considérer les hommes et les femmes sur pied d’égalité en la matière. Plus qu’une divergence d’interprétation, il s’agit là d’une réelle remise en cause de l’adhésion de la Belgique à la Convention d’Istanbul ratifiée en 2016 qui engage notre pays à mettre en œuvre une politique volontariste de lutte contre les violences spécifiques faites aux femmes.
Quelles que soient leurs formes, ces résistances à une amélioration notable de la lutte contre les violences faites aux femmes contribuent à maintenir et renforcer les rapports de pouvoir que nous connaissons dans ce système inégalitaire avec des politiques racistes, sécuritaires et néolibérales qui s’abattent en première ligne sur les femmes, les précaires, les migrant-e-s. Nous ne plierons pas, nous ne nous laisserons pas berner !
Il est temps que les pouvoirs publics assument et respectent les obligations de la Convention d’Istanbul pour la mise en œuvre d’une politique efficace de lutte contre toutes les formes de violences faites à toutes les femmes. Nous maintiendrons la pression pour que des moyens soient dégagés, particulièrement en engageant du personnel de terrain spécialisé et formé qui vienne renforcer les associations et services existants qui ont fait leurs preuves :
- pour une politique cohérente et volontariste de lutte contre les violences, pensée et mise en œuvre en étroite collaboration avec les associations de terrain qui connaissent les besoins des victimes, y compris des campagnes pérennes de sensibilisation,
- pour des mesures qui misent avant tout sur la prévention, afin de diminuer effectivement les violences et leurs incidences sans se limiter à agir quand le mal est déjà fait,
- pour un accompagnement pluridisciplinaire des victimes dans leur parcours de reconstruction et un suivi des auteurs qui vise à diminuer le risque de récidive
- pour une reconnaissance par les institutions de la dynamique et des impacts des violences sexistes pour adapter l’intervention des services publics au légitime besoin de réparation des victimes
Nous étions 3.000 en 2017, 5.000 en 2018 et 10.000 en 2019 : soyons encore plus nombreux-ses le dimanche 28 novembre 2021 au Mont des Arts à Bruxelles (à côté de la gare centrale)
– de 12h à 18h pour discuter, échanger, danser et chanter autour d’un podium musical et de stands présentant les constats, le travail et les revendications de différentes associations, collectifs et initiatives de lutte contre les violences faites aux femmes
– à partir de 13h pour marcher, crier, se renforcer, s’encourager, se célébrer avec la manifestation féministe nationale contre les violences faites aux femmes (parcours en boucle, retour prévu à la gare centrale vers 16h)
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