MARS 2017
Métiers en pénurie et éléments discriminants
Les métiers « en pénurie »… Souvent avancés par la droite et le patronat comme un problème majeur et le révélateur d’un manque de formation voire de motivation des demandeurs d’emploi.
Mais les sans emploi sont-ils réellement en cause ? N’existerait-il pas d’autres raisons pour expliquer que certains emplois ne trouvent pas « preneurs » ? Quels liens entre offres d’emploi, facteurs discriminants et métiers en pénurie ?
C’est à ces différentes questions que la Cellule Lutte Contre les Discriminations (CLCD), du CEPAG et de la FGTB wallonne a tenté de répondre en passant au crible 1.575 offres d’emploi portant sur 9 « métiers en pénurie » (tuyauteur industriel, mécanicien en génie civil, boucher, électromécanicien, technicien chauffagiste, dessinateur de la construction, conducteur de travaux, chef de chantier, délégué commercial en biens d’équipements professionnels) et sur le métier d’aide ménager qui figure dans les fonctions critiques.
Dans un deuxième temps, les 1.575 offres d’emploi de ces différents métiers ont été analysées en fonction de 8 critères considérés comme des freins à l’embauche (et donc discriminants) : l’expérience professionnelle, le permis de conduire ou le véhicule personnel, le type de contrat de travail ou le régime de travail, le diplôme, l’agrément, les plans d’embauche, l’obligation de postuler seulement via courrier électronique et le cumul des critères discriminants. Résultat ? Tous les métiers étudiés sont concernés par (au moins) trois critères !
Ce qui ressort de l’étude de la CLCD, c’est que la présence d’éléments discriminants peut clairement renforcer la pénurie. Parmi ceux-ci, la question de l’expérience professionnelle demandée est particulièrement interpellante. Sur base de ses conclusions, la CLCD émet un certain nombre de recommandations tant à l’adresse des employeurs que du FOREM.